Quel est ton parcours universitaire ? Il y a-t-il un lien avec l’association Horizon d’Ailes ?
J’ai eu un parcours classique, après le lycée, j’ai fait une prépa scientifique et j’ai intégré Centrale Lyon. Grace à mon éducation, mes lectures et mon entourage j’ai su très jeune que je voulais me tourner vers l’environnement. J’ai donc intégré un double diplôme à DTU (Danemark Technical University) au Danemark en ingénierie de l’environnement. J’ai axé cela sur la stratégie, l’environnement et le management avec l’idée derrière que je voulais travailler dans des villes. Je me suis spécialisé sur l’analyse du cycle de vie et les indicateurs de développement durable en ville. La validation de ce diplôme passe par une thèse de master en même temps qu’un stage de fin d’étude. C’est ce stage que je réalise actuellement chez Horizon d’Ailes.
Quelle est ta mission de stage ? Peux-tu nous décrire une journée type chez Horizon d’Ailes ?
L’association m’a donné pour mission de poursuivre le développement de la méthode. Je travaille sur les indicateurs utilisés par l’association lors des études de terrains et les actions en faveur de la biodiversité en milieu urbain.
Aujourd’hui, la majorité des villes utilise une méthodologie spécifique au milieu urbain appelé l’indice de biodiversité ou encore l’indice de Singapour.
Durant les premiers mois, mon travail a été de préciser la méthodologie de l’association. Pour ce faire, j’ai réalisé une recherche bibliographique où j’ai recensé plus de 1 000 indicateurs. À la suite de ça, nous avons défini les indicateurs les plus adaptés pour répondre aux problématiques auxquelles sont confrontées les villes.
La difficulté première de cet exercice de synthèse a été de trier les données. Cela dans le but de conserver une méthode applicable partout et assez solide pour que les résultats soient utilisables. Parfois, certains indicateurs sont très légers. Ils vont être très compliqués à mettre en place scientifiquement. Ils demandent une collecte de données colossale et pas forcément applicable dans tous les terrains.
Tout au long de ce processus, notre objectif a été de mettre en évidence les indicateurs recouvrants essentiellement la biodiversité urbaine : “Qu’est-ce que c’est la biodiversité urbaine ? Qu’est-ce qui nous intéresse dedans ?” À l’issue de ce travail, nous avons défini des grandes thématiques qui sont aujourd’hui les thématiques des indicateurs utilisés : la partie nature, la partie pression, mais aussi la gouvernance, les acteurs économiques et partenariats et les indicateurs sociologiques.
Actuellement, nous avons fait le choix de 27 indicateurs qui ne sont pas répartis de manière égale entre les différentes thématiques. En effet, des sous-parties ont été réalisées pour chaque thématique afin d’être le plus complet possible.
Il n’existe pas vraiment de journée type chez Horizon d’Ailes. Même si ma mission est clairement défini, mais tâches sont diversifiés et touchent tous l’écosystème de l’association…
Quel est le lien entre les indicateurs utilisés et les actions possibles sur le terrain ?
Nous avons réalisé une étude sur 25 plans biodiversité basée sur l’indice de Singapour (indicateur construit pour évaluer la biodiversité en ville). Le constat est simple : L’action à mettre en place ne correspondait pas toujours à l’indicateur étudié. Notre objectif de répondre à ça en proposant une méthode qui relie l’action et l’indicateur. Ainsi, nos 75 actions permettent d’agir plus ou moins fortement sur nos 27 indicateurs. Cela nous permet de mettre en place des actions précises pour avoir un impact sur l’indicateur choisi. Cependant, les actions que l’on propose ont été choisies pour être facilement mises en place par les communes.
Chaque indicateur possède une valeur cible, par exemple, pour celui sur la sensibilisation des habitants, l’idéal serait de sensibiliser tous les citoyens à la biodiversité.
Après ce travail, Horizon d’Ailes aura sa propre méthode qui sera appliquée, quelles sont les possibilités d’évolution ?
Notre méthode se veut réplicable sur tous nos projets et de manière la plus transparente possible. Nous revenons environ trois ans plus tard dans les communes pour prendre des nouvelles mesures et les comparer avec les premières. Cela permet à l’association de proposer des améliorations aux actions en place et de mettre en évidence des grandes tendances.
L’application de notre méthode dans plusieurs communes nous permettra d’améliorer en continu notre méthode et d’affiner les liens entre les actions et les indicateurs.
Pour finir, comment Horizon d’Ailes intègre les citoyens dans ses actions ?
Nous réalisons plusieurs actions de sensibilisation par des animations sur des marchés, des micro-trottoirs, des questionnaires en ligne ou encore des animations dans des écoles ; on essaie de rendre ça ludique. On cherche à créer un effet domino, donner à chacun ce dont il a besoin pour qu’ensuite que les habitants s’impliquent d’eux même et demandent d’autres actions.
L’idée est de comprendre comment les citoyens souhaitent habiter la ville de demain. Avec les confinements et la pandémie, les mentalités changent ! L’objectif est d’accompagner une transition douce et sans jamais rien imposer aux citoyens